S-Money est le nouveau service de paiement mobile proposé par le groupe BPCE. La promesse pour l’utilisateur final : un paiement instantané, sûr et gratuit. Un paiement de personne à personne, un paiement pour régler un professionel en mobilité (plombier, livreur ou prof particulier…), un paiement chez un commerçant ou un paiement sur un site internet. Voir les situations illustrées dans la video de démonstration.

Une Nième initiative sur le marché du paiement mobile ? Certainement. Mais je retiens quelques différences clés dans ce lancement.

Une stratégie de déploiement à l’opposé de celle du concurrent Kwixo qui a misé sur une campagne de communication massive via les grands médias. S-money prévoit un déploiement progressif qui correspond à l’absence de certitudes des créateurs sur l’évolution du marché et sur la rapidité de diffusion des nouveaux usages de paiement par mobile. Après le test d’une version beta, la solution sera déployée sur 4 grandes villes (Nantes, Bordeaux, Rennes et Toulouse) puis généralisé en 2013 : l’objectif est de capitaliser sur le feedback des premiers utilisateurs.

Selon moi, l’annonce importante du lancement est la mise à disposition de modules de connaissance et d’animation de la clientèle pour les commerçants. Ces services sont essentiels car ce sont les commerçants qui vont faire la rentabilité du modèle : ce sont eux qui paient. La gratuité s’impose pour les particuliers pour assurer une adoption rapide. Ce qu’ont compris les créateurs de S-Money, c’est que pour faire payer un service, il faut apporter de la valeur. Le tarif équivalent à celui de la carte bancaire n’est pas suffisant car le paiement par mobile n’est pas plus rapide, plus sûr ou plus simple que le paiement par carte. Il faut donc que le commerçant soit convaincu qu’il fera plus de chiffre d’affaires avec les clients qui paient par mobile : lui proposer des outils pour exploiter les données de paiement et augmenter le RFM des achats de ses clients est donc très astucieux.

Jamais ces données n’ont été exploitées par les banques françaises qui se sont toujours refusé à le faire au nom de la confidentialité. Mais les données sont bien là. Les gigantesques entrepôts de données contenant tous les paiements auraient déjà pu être utilisés au profit des commerçants et positionner le banquier comme accélérateur de commerce. Le mobile sera peut être un point de rupture par rapport à ce principe d’utilisation des données de paiement.